Le tour du Monde du patchwork en 20 techniques originales (partie 2)
Faire le tour du monde grâce au patchwork, c’est original n’est-ce-pas ? Dans une première partie, nous avons djà vu ensemble dix techniques originales, passant des Etats-Unis à l’Inde, via l’Europe. Dans cette seconde partie, nous poursuivons ensemble la découverte de techniques de patchwork originales et uniques ! Bonne lecture !
Ce que tu trouveras dans cet article :
ToggleLe Patchwork Seminole (USA)
Le patchwork Seminole est une technique de patchwork unique développée par le peuple Seminole, une tribu indigène de Floride. Caractérisé par des motifs géométriques colorés et des bandes de tissu cousues ensemble, cette technique est devenue une partie intégrante de l’identité culturelle des Seminoles.
Le patchwork Seminole est né au début du 20ème siècle, lorsque la tribu a commencé à créé des motifs géométriques à partir de bandes de tissu. Cette technique a permis de façonner des vêtements et des textiles décoratifs.
Les motifs colorés et dynamiques du patchwork Seminole reflètent souvent des éléments de la nature et des motifs tribaux traditionnels.
Le patchwork Seminole est principalement associé aux communautés de Floride, bien qu’il soit également pratiqué par d’autres tribus et groupes indigènes des États-Unis.
Les motifs peuvent varier selon les régions et les artistes, chaque pièce de patchwork étant unique en termes de couleur et de design.
Cette technique a joué un rôle important dans la préservation de l’identité culturelle et de l’héritage des Seminoles. Les vêtements ornés de patchwork sont portés lors de cérémonies, de festivals et d’autres événements culturels, symbolisant la fierté et la résilience de leurs tribus.
Le patchwork est également une source de revenus pour de nombreuses familles, grâce à la vente de textiles et de vêtements aux touristes et aux collectionneurs.
Un exemple célèbre de patchwork Seminole est la « robe patchwork », un vêtement traditionnel porté par les femmes. Ces robes sont ornées de motifs géométriques complexes et de bandes de tissu colorées, chaque motif ayant une signification particulière.
Des artistes contemporains comme Dorothy Downs ont documenté et popularisé le patchwork Seminole à travers leurs travaux. Dorothy Downs, historienne de l’art et auteure, a écrit plusieurs livres et articles sur le patchwork Seminole, contribuant à faire connaître cette technique unique à un public plus large. Ses recherches ont permis de préserver et de transmettre les connaissances et les compétences liées au patchwork Seminole.
À travers ses motifs géométriques et ses couleurs vibrantes, le patchwork Seminole raconte des histoires de tradition, de résilience et de fierté. Cette technique continue d’inspirer les artistes textiles et de jouer un rôle central dans la préservation de la culture Seminole.
Le patchwork Navajo (USA)
Poursuivons notre découverte avec une autre tribu indienne des Etats-Unis, le patchwork Navajo. C’est une technique de patchwork unique pratiquée par les Navajos, une tribu indigène du sud-ouest des États-Unis. Influencé par les motifs traditionnels des tissages de tapis Navajo, le patchwork Navajo intègre des éléments de leur riche patrimoine textile dans des quilts modernes.
Historiquement, les Navajos sont célèbres pour leurs tapis et textiles tissés, mais le patchwork a été adopté au 19ème siècle après l’introduction des tissus commerciaux et des techniques de patchwork par les colons européens. Les motifs Navajo s’inspirent souvent des dessins géométriques et symboliques trouvés dans les tapis Navajo, incorporant des éléments tels que des zigzags, des diamants et des motifs de tempête.
Le patchwork Navajo est pratiqué principalement dans les réserves situées dans les États de l’Arizona, du Nouveau-Mexique et de l’Utah.
Les motifs et les styles peuvent varier selon les familles et les communautés, chaque quilt étant une expression unique de l’artisanat Navajo.
Comme dans beaucoup de régions où l’art textile est réalisé, le patchwork Navajo est une activité communautaire et familiale, souvent pratiquée par les femmes. Les quilts sont utilisés comme couvertures et objets de décoration, et sont également vendus pour générer des revenus pour les familles.
Le patchwork permet de préserver et de transmettre les traditions et les compétences textiles, tout en adaptant les motifs traditionnels à des formes d’art contemporaines.
Les quilts Navajo sont généralement fabriqués à partir de coton et de laine, avec des couleurs terreuses inspirées par le paysage désertique du sud-ouest américain.
Des artistes contemporains comme Barbara Teller Ornelas et Lynda Teller Pete, deux sœurs Navajo, sont reconnues pour leur travail de préservation et de promotion des arts textiles Navajo, y compris le patchwork. Elles organisent des ateliers et des expositions, partageant leurs connaissances et leurs compétences avec une nouvelle génération d’artistes et d’amateurs de textiles.
En intégrant des motifs traditionnels des tissages de tapis Navajo, cette forme d’art textile unique célèbre le patrimoine et les traditions des Navajos.
Cette technique continue d’inspirer les artistes et les artisans textiles, tout en préservant une tradition vivante et dynamique.
Le patchwork Afro-Americain (USA)
Le patchwork afro-américain est une tradition riche et variée qui a ses racines dans les pratiques de quilting des esclaves africains en Amérique. Ce style se distingue par ses motifs improvisés, ses couleurs vives et ses matériaux souvent recyclés. Les quilts afro-américains racontent souvent des histoires et expriment des thèmes de liberté, de famille et de résistance.
En Amérique, ils ont adapté ces techniques en utilisant les matériaux disponibles, souvent des restes de tissu ou des vêtements usés. Le patchwork est devenu une forme de résistance silencieuse et de préservation culturelle, chaque quilt pouvant raconter des histoires de lutte et d’espoir.
Il est pratiqué dans tout le sud des États-Unis, où la plupart des esclaves étaient concentrés, mais il s’est également répandu dans d’autres régions à mesure que les Afro-Américains migraient vers le nord et l’ouest. Chaque région et communauté peut avoir ses propres styles et motifs distincts, influencés par les traditions locales et les matériaux disponibles.
Le patchwork afro-américain a joué un rôle central dans les communautés afro-américaines. Les quilts étaient souvent utilisés pour des fonctions utilitaires, mais ils étaient aussi des objets de fierté et d’expression artistique. Les « quilting bees », des réunions communautaires où les femmes se rassemblaient pour quilter ensemble, étaient des occasions importantes pour renforcer les liens sociaux et transmettre des traditions.
Un exemple célèbre de patchwork afro-américain est le « quilt de code de l’Underground Railroad », un type de quilt censé contenir des messages codés pour aider les esclaves en fuite à trouver leur chemin vers la liberté. Bien que l’existence de tels quilts soit débattue par les historiens, ils symbolisent le rôle crucial que les quilts ont joué dans la culture et l’histoire afro-américaines.
Des artistes contemporains comme Faith Ringgold et Gee’s Bend Quilters ont contribué à la reconnaissance internationale du quilting afro-américain. Faith Ringgold est connue pour ses quilts narratifs qui abordent des thèmes de race, de genre et de société. Les Quilters de Gee’s Bend, une communauté de quilters du sud de l’Alabama, ont gagné en notoriété pour leurs quilts improvisés et colorés, qui sont maintenant considérés comme des chefs-d’œuvre d’art populaire.
Le patchwork afro-américain est une tradition vibrante qui reflète l’histoire, la culture et la résilience des Afro-Américains. À travers des motifs improvisés et des couleurs vives, ces quilts racontent des histoires de lutte et d’espoir, tout en préservant une riche tradition artistique. Le quilting afro-américain continue d’inspirer et de fasciner les artistes et les amateurs de textiles du monde entier.
Le Bogolan (Mali)
Le Bogolan, également connu sous le nom de « mud cloth » (tissu de boue), est une technique traditionnelle de teinture et de patchwork originaire du Mali, en Afrique de l’Ouest.
Cette technique se distingue par ses motifs géométriques distinctifs créés à partir de teintures naturelles et de boue, utilisés pour décorer des textiles en coton.
Le Bogolan remonte à plusieurs siècles et est profondément enraciné dans les traditions culturelles et sociales du Mali. Les tissus Bogolan étaient traditionnellement portés par les chasseurs pour se protéger et par les femmes comme symboles de transition lors des rites de passage, tels que la puberté et le mariage.
Les motifs et les dessins sur les tissus racontent des histoires et véhiculent des significations culturelles et spirituelles, chaque symbole ayant une signification particulière.
Cette technique du Bogolan est principalement associée au Mali, mais il est également pratiqué dans d’autres régions d’Afrique de l’Ouest. Les artisans utilisent du coton cultivé localement et des teintures naturelles à base de plantes, notamment des feuilles d’arbre et de la boue fermentée, pour créer les motifs caractéristiques du Bogolan. Les villes de Ségou et de San au Mali sont particulièrement renommées pour leurs artisans spécialisés dans cette technique.
Le Bogolan est une expression importante de l’identité culturelle et de l’héritage du Mali. Les motifs et les dessins sur les tissus sont souvent utilisés pour transmettre des messages sociaux, politiques et religieux. Les textiles Bogolan sont utilisés pour des vêtements traditionnels, des décorations intérieures et des objets rituels. Aujourd’hui, cette technique est également célébrée et préservée par des artistes contemporains et des designers de mode qui intègrent des éléments traditionnels dans des créations modernes, contribuant à une renaissance et à une appréciation mondiale du Bogolan.
Un exemple célèbre de Bogolan est le tissu traditionnel porté par les chasseurs maliens. Les motifs géométriques symbolisent la protection et la force. Les motifs peuvent inclure des formes telles que des lignes, des triangles et des motifs en échelle, chacun ayant une signification particulière liée aux croyances et aux pratiques culturelles.
Des artistes contemporains comme Nakunte Diarra, une maîtresse de Bogolan, et des designers comme Chris Seydou ont contribué à populariser cette technique en dehors de l’Afrique. Nakunte Diarra est reconnue pour ses œuvres détaillées et sa maîtrise de la teinture à la boue, tandis que Chris Seydou a intégré des motifs Bogolan dans des créations de mode contemporaine, faisant découvrir cette tradition africaine à un public international.
À travers ses motifs complexes et ses méthodes de teinture uniques, le Bogolan continue de raconter des histoires et de préserver des traditions. Ces motifs sont vraiment magnifiques et peuvent inspirer pour la création de nouveaux ouvrages, tu ne trouves pas ?
Le Kente (Ghana)
Poursuivons notre voyage africain pour faire un détour par le Ghana. Le tissu kente, est une forme de textile tissé à la main originaire du Ghana, en Afrique de l’Ouest. Bien que techniquement différent du patchwork, le kente partage certaines similitudes avec notre loisir préféré dans son utilisation de motifs complexes et colorés. Le kente est souvent utilisé pour des vêtements cérémoniels et symboliques, représentant l’identité et le statut social.
Le kente a été développé par le peuple Akan, en particulier les Ashanti et les Ewe, il y a plusieurs siècles. Les légendes locales racontent que les premiers tisserands kente ont appris l’art de tisser en observant une araignée tisser sa toile. Le kente était initialement réservé à la royauté et aux occasions spéciales, chaque motif et couleur ayant une signification symbolique spécifique.
Les ouvrages kente sont principalement tissés dans les régions de la Volta et d’Ashanti au Ghana. Chaque communauté a ses propres styles et motifs, mais tous partagent une esthétique commune de motifs géométriques complexes et de couleurs vives. Le processus de tissage est long et laborieux, chaque bande de kente étant tissée à la main sur un métier à tisser traditionnel.
Le kente est utilisé pour des cérémonies importantes telles que les mariages, les funérailles et les rites de passage, et il est souvent porté par des chefs et des dignitaires. Le kente est également un symbole de l’identité nationale et culturelle, représentant la richesse de l’histoire et des traditions ghanéennes.
Un exemple célèbre de kente est le motif « Adwene Asa, » qui signifie « tous mes efforts sont épuisés. » Ce motif est souvent porté lors de cérémonies de reconnaissance et de célébration des réalisations. Le kente est également utilisé pour fabriquer des vêtements modernes, des accessoires et des articles décoratifs, montrant sa polyvalence et sa popularité continue.
Le patchwork celtique (Irlande, Ecosse)
Le patchwork celtique est une technique inspirée des motifs celtiques traditionnels, tels que les entrelacs, les spirales et les nœuds. Ces motifs complexes et symboliques sont souvent utilisés pour créer des quilts visuellement saisissants, intégrant des influences historiques et culturelles de l’Irlande et de l’Écosse.
J’ai une affection particulière pour cette technique qui se rapproche de mon univers de bretonne !
Historiquement, les motifs celtiques remontent à l’âge du fer et ont été largement utilisés dans l’art et l’artisanat celtique, y compris la sculpture sur pierre, les manuscrits enluminés et les bijoux. Ces motifs ont été adaptés aux quilts, ajoutant une dimension culturelle et historique à cette forme d’art textile.
Le patchwork celtique est populaire en Irlande et en Écosse, mais il est également pratiqué par des quilters du monde entier qui s’inspirent des motifs celtiques.
Les motifs couramment utilisés comprennent les croix celtiques, les entrelacs complexes, et les motifs en spirale.
Le patchwork celtique est une manière de célébrer et de préserver l’héritage celte. Ces quilts sont souvent réalisés pour des occasions spéciales et sont appréciés pour leur symbolisme profond et leur beauté artistique. Ils sont également utilisés dans des contextes religieux et spirituels, reflétant la riche tradition culturelle celtique.
Un exemple célèbre de patchwork celtique est le « Celtic Knot Quilt », qui incorpore des nœuds entrelacés et des motifs en spirale. Ce style de quilt est souvent réalisé avec des tissus de couleurs contrastantes pour mettre en valeur la complexité des motifs.
Des artistes contemporains comme Philomena Durcan ont aidé à populariser le patchwork celtique. Philomena Durcan est reconnue pour ses quilts qui intègrent des motifs celtiques traditionnels avec une touche moderne, et elle a écrit plusieurs livres sur le sujet, partageant ses techniques et ses designs avec une audience internationale.
En France, la référence est Danielle Guérin, dont les ouvrages sont vraiment magniques. Elles proposent des modèles, des tissus dans sa boutique et sur les stands de salons, ainsi que des vidéos explicatives sur sa chaîne Youtube.
J’ai réalisé une vidéo de présentation d’un de ses livres. Tu peux la découvrir ici :
Le Boutis (France)
Le boutis est une technique de patchwork française originaire de Provence, caractérisée par des motifs en relief créés à l’aide de deux couches de tissu entre lesquelles du coton est inséré.
Le terme « boutis » signifie « bourre » en provençal, faisant référence à cette technique de remplissage qui donne au tissu un aspect en relief.
Cette technique remonte au 17ème siècle et était utilisé pour créer des vêtements et des textiles décoratifs pour les maisons provençales. Elle est proche du Trapunto, dont nous avons parlé ensemble dans la première partie de cet article. Tu peux le retrouver ici :
Les motifs traditionnels incluent des éléments floraux, des scènes pastorales et des motifs géométriques, souvent réalisés en blanc sur blanc pour mettre en valeur le relief du dessin.
Le boutis est principalement associé à la région de Provence, dans le sud de la France. Cette technique est devenue une partie intégrante de l’artisanat textile provençal et est toujours pratiquée par des artisans locaux.
Les pièces de boutis sont souvent transmises de génération en génération comme des trésors familiaux. Elles sont également utilisées pour des occasions spéciales telles que les mariages et les baptêmes.
Un exemple célèbre de boutis est le « jupon de boutis », un vêtement traditionnel porté sous les robes, décoré de motifs complexes et en relief. Ces jupons étaient non seulement fonctionnels, mais aussi des pièces d’art, montrant l’habileté de l’artisan.
La référence en France est l’artiste Hubert Valeri, qui oeuvre pour la préservation et la valorisation du boutis. Il est présent sur les salons, et propose toujours des ateliers et cours pour s’initier ou se perfectionner.
Le Liberty (Royaume-Uni)
Le tissu Liberty est célèbre pour ses motifs floraux détaillés et ses couleurs vives, produits par la maison de textile britannique Liberty & Co., fondée en 1875. Ces tissus sont souvent utilisés dans le patchwork pour créer des motifs délicats et élégants.
La maison Liberty a été fondée par Arthur Lasenby Liberty et a rapidement gagné en popularité pour ses tissus de qualité supérieure et ses motifs innovants. Les tissus Liberty sont connus pour leurs motifs inspirés par l’art et la nature, et leur production a contribué à la popularité du style Art Nouveau.
Ces tissus sont produits à Londres, mais leur renommée est mondiale. Ils sont particulièrement populaires parmi les quilters en raison de leur qualité et de la beauté de leurs motifs.
Le tissu Liberty est souvent associé au patchwork de haute qualité et aux créations de mode. Les quilters apprécient ces tissus pour leur douceur et leurs motifs distinctifs, qui ajoutent une touche de sophistication à leurs créations. Ces quilts sont souvent appréciés pour leur esthétique raffinée et leur douceur au toucher.
Des artistes contemporains comme Tilde Patchwork créé des objets de décoration et des quilts aux couleurs douces et intemporelles, qui donnent envie de se lover dans son canapé et de ne plus en sortir !
L'Indigo (Japon)
Le patchwork indigo, ou « Aizome », est une technique japonaise qui utilise des tissus teints à l’indigo pour créer des motifs complexes et raffinés. L’indigo est une teinture naturelle obtenue à partir de la plante du même nom, et il est largement utilisé au Japon pour teindre les textiles.
L’utilisation de l’indigo au Japon remonte à plus de mille ans, et il a été particulièrement populaire pendant la période Edo (1603-1868). Les tissus teints à l’indigo étaient prisés pour leur beauté et leur durabilité, et ils étaient souvent utilisés pour les vêtements de travail et les textiles domestiques.
La plante est cultivée dans plusieurs régions du Japon, notamment Tokushima, qui est célèbre pour sa production de teinture indigo. Les techniques de teinture et de patchwork varient selon les régions, mais toutes partagent une esthétique commune de motifs géométriques et de couleurs riches.
Le patchwork indigo est l’expression de l’artisanat traditionnel japonais et de l’appréciation de la nature. Les quilts indigo sont souvent utilisés dans la vie quotidienne, mais ils sont également appréciés comme des œuvres d’art.
Un exemple célèbre de quilting indigo est le « Boro », un style de patchwork qui utilise des pièces de tissu indigo délavées et réparées.
Je l’ai déjà évoqué dans la première partie de l’article lorsque j’ai évoqué la technique du Sashiko.
Des artistes contemporains comme Hiroyuki Shindo et Rowland Ricketts ont exploré les possibilités artistiques de l’indigo dans leurs œuvres textiles. Ils combinent es techniques traditionnelles et modernes pour créer des pièces uniques qui célèbrent la beauté et l’histoire de l’indigo. Ces artistes utilisent l’indigo pour créer des œuvres qui reflètent à la fois la tradition et l’innovation, contribuant à la renaissance et à la popularité de cette technique ancienne.
Le Palampore (Inde)
Le palampore est un type de textile indien peint ou imprimé à la main, souvent utilisé comme couvre-lit ou tenture murale. Ces textiles sont connus pour leurs motifs floraux et leurs scènes complexes, souvent influencés par les traditions artistiques indiennes et européennes.
Les palampores étaient produits en Inde pour l’exportation vers l’Europe aux 17ème et 18ème siècles. Ils étaient très prisés pour leur beauté et leur qualité, et ils ont souvent été utilisés comme tentures murales ou couvre-lits dans les demeures européennes.
Les palampores étaient principalement produits dans les régions côtières de l’Inde, comme le Gujarat et le Coromandel, où les artisans avaient accès à des marchés d’exportation. Les motifs des palampores incluent souvent des arbres de vie, des fleurs exotiques et des animaux, réalisés avec des teintures naturelles et des techniques de peinture complexe.
Ces créations représentent un échange culturel et artistique entre l’Inde et l’Europe. Ils étaient souvent utilisés comme objets de luxe et symboles de statut social, et leur production impliquait des artisans qualifiés et des processus laborieux.
Un exemple célèbre de palampore est le « Tree of Life Palampore », un textile avec un motif central d’arbre de vie entouré de fleurs et d’animaux. Ce motif est emblématique des palampores et reflète les influences artistiques indiennes et européennes.
Le Quilt Pine Burr (États-Unis)
Le Pine Burr Quilt est une technique de patchwork traditionnel du sud des États-Unis, particulièrement populaire dans les états du sud comme l’Alabama et le Mississippi. Cette forme de quilt se distingue par ses motifs en relief créés à partir de morceaux de tissu pliés et cousus ensemble, formant des motifs qui rappellent les cônes de pin.
Le Pine Burr Quilt a ses racines dans les traditions de patchwork afro-américaines du 19ème siècle. Les esclaves et leurs descendants utilisaient des tissus récupérés pour créer des quilts fonctionnels et décoratifs. La technique Pine Burr est née de cette pratique, avec des motifs inspirés par la nature et les ressources disponibles. Les motifs en relief des quilts Pine Burr sont conçus pour imiter l’apparence des cônes de pin, qui sont abondants dans les régions boisées du sud.
Les motifs en relief sont le résultat de l’utilisation de techniques de couture spécifiques qui permettent aux pièces de tissu de se lever et de créer une texture en trois dimensions.
Ces Quilts ont joué un rôle important dans les communautés afro-américaines. La création de ces quilts était souvent une activité communautaire, avec des réunions appelées « quilting bees » où les membres de la communauté se rassemblaient pour travailler ensemble. Les quilts étaient non seulement des articles fonctionnels mais aussi des pièces d’art, souvent créés pour des occasions spéciales ou transmis comme héritages familiaux. Le Pine Burr Quilt est également un symbole de résilience et de créativité, utilisant des matériaux limités pour produire des œuvres d’art uniques.
Un exemple célèbre de Pine Burr Quilt date du début du 20ème siècle, et présente des motifs élaborés de cônes de pin réalisés avec des tissus de couleurs contrastées. Ces quilts sont appréciés pour leur texture distinctive et leur complexité visuelle.
Des artistes contemporains comme Lee Ann de niftyquilts, Betty Ford Smith ou l’australienne Rachael Daisy ont contribué à la popularité du Pine Burr Quilt en mettant en valeur ces techniques traditionnelles dans leurs œuvres modernes. Katell, de la Ruche des quilteuses a cosacré plusieurs articles de blog à leur sujet :
À travers ses motifs en relief inspirés par la nature, le Pine Burr Quilt continue de captiver les amateurs de quilting et de préserver une importante tradition culturelle. Une artiste australienne a remis cette technique au goût du jour. Rachael Daisy a élaboré de nombreux ouvrages à partir de cette technique, elle a reçu plusieurs prix sur des salons internationaux, et elle a pu éditer un livre aux éditions Quiltmania.
Ralli Quilt (Pakistan/Inde)
Le Ralli quilt est une forme traditionnelle de patchwork du Pakistan et du nord de l’Inde, particulièrement dans les régions du Sindh et du Gujarat. Ce style est caractérisé par l’utilisation de tissus récupérés et de techniques de patchwork pour créer des motifs vibrants et souvent géométriques.
Le Ralli quilt a évolué à partir des traditions de couture des communautés rurales. Il représente une forme d’art populaire qui intègre des pratiques de récupération de tissus et d’adaptation des matériaux disponibles. Les femmes des communautés rurales ont développé cette technique pour fabriquer des ouvrages utilitaires, souvent à partir de morceaux de tissus usés ou récupérés..
Le Ralli est principalement fabriqué dans les régions rurales du Pakistan, en particulier au Sindh, et dans certaines parties du Gujarat en Inde. La technique est également influencée par les traditions textiles locales, y compris les broderies et les techniques de teinture.
Cette technique est plus qu’un simple textile ; il est un symbole de la créativité et de l’ingéniosité des artisans. Les quilts sont souvent réalisés en collaboration au sein des communautés et sont utilisés pour des occasions spéciales telles que les mariages ou comme cadeaux. Ils peuvent également servir de couvertures pour les saisons plus froides ou comme décorations murales.
Le Quilt Welsh (Pays de Galles)
Le Welsh quilt est une forme de patchwork traditionnel du Pays de Galles, connue pour ses motifs élaborés et son utilisation de la laine pour le rembourrage. Les quilts gallois sont souvent caractérisés par des motifs géométriques et des bordures contrastantes, et ils ont une grande importance culturelle au Pays de Galles.
Le Welsh a émergé au 19ème siècle, avec des influences des techniques de patchwork anglaises et des traditions locales galloises. Ces quilts étaient souvent fabriqués à la main par des femmes dans les régions rurales, utilisant la laine pour créer des pièces à la fois fonctionnelles et esthétiques.
Cette technique est principalement associée au Pays de Galles, où les ouvrages sont fabriqués à la main. Les motifs des quilts peuvent refléter des éléments naturels locaux et des motifs géométriques inspirés de l’artisanat traditionnel.
Ces quilts sont valorisés pour leur qualité artisanale et leur beauté. Ils sont souvent utilisés dans des contextes domestiques et sont également collectionnés par les amateurs de quilts pour leur valeur historique et esthétique. Les quilts gallois sont souvent transmis de génération en génération, conservés comme des trésors familiaux.
Le « Welsh Wholecloth Quilt, » se caractérise par son tissu unicolore, souvent en laine, avec des motifs de quilting élaborés cousus à la main. Les quilts peuvent inclure des motifs en trapunto (relief) pour accentuer les détails.
Nous voilà arrivées à la fin de ce merveilleux voyage à travers le monde du patchwork. J’espère que ces vingt techniques traditionnelles des quatre coins du globe t’ont inspirée autant que moi.
Chaque méthode, chaque motif est une invitation à découvrir de nouvelles cultures, à se connecter avec des traditions anciennes et à enrichir nos propres créations.
Le patchwork, c’est bien plus que de la couture. C’est une façon de raconter des histoires, de préserver des héritages et de tisser des liens, non seulement avec le passé, mais aussi avec d’autres passionnées à travers le monde.
Que tu choisisses de t’essayer au Bogolan du Mali, au boutis de Provence, ou au patchwork celtique, je suis certaine que tu trouveras dans chacune de ces techniques quelque chose qui résonnera en toi et ajoutera une nouvelle dimension à ton art.
Mais le voyage ne s’arrête pas là ! J’aimerais beaucoup connaître ton avis et tes expériences. As-tu déjà essayé l’une de ces techniques ? Laquelle t’a le plus inspirée ? Quels défis as-tu rencontrés et quelles ont été tes réussites ?
Partage tes pensées dans les commentaires ci-dessous. Tes expériences et tes idées pourraient inspirer d’autres quilteuses!
Et si tu as des questions, des suggestions ou simplement envie de discuter de patchwork, n’hésite pas à laisser un commentaire. Je serai ravie de te lire et de te répondre.
Merci de m’avoir accompagnée dans cette aventure textile à travers le monde.
Bon patch et à bientôt !
Nadège
11 commentaires
Amory
Bonjour, waouh je n’ai pas de mots plus fort.
C’est magnifique tous ces ouvrage à travers le monde, je suis débutante en patchworks, et, je ne pensais pas qu’il y en avait autant à travers le monde.
Il y en a plusieurs techniques que j’essaierai bien de faire comme le boutis et celui des indiens qui font des vêtements.
Enfin j’essaierai bien tout mais va falloir que je fasse un choix.
Merci en cas pour toutes ces informations précieuses et extraordinaires.
Je vais aller revoir l’article
AGNES PIROT
Merci Nadège pour ce travail de recherche et de communication, tu nous fait rêver et voyager dans le temps et dans l’espace. Je ne suis qu’une débutante au patchwork, je viens d’intégrer un club et je suis très contente. C’est un univers de partage et de découverte. Je ne pensais pas que c’était aussi divers et varié.
Merci encore à toi et à toutes tes explications.
Je te souhaite une belle et bonne journée.
Sylviane
Bravo pour ces reportages de grande qualité.
.Félicitations Nadège pour toutes ces recherches . Pour moi ce sont de vraies découvertes car je n’en connaissais pas le quart. MERCI Nadège.
Monique D
Un travail de recherches gigantesque. Je ne saurais trop te remercier pour tout ce que tu partages avec nous.
J’ai lu très attentivement les deux épisodes consacrés au Tour du monde du patchwork.
J’ai appris énormément sur l’origine et la technique de chacune des méthodes même si je trouve que plusieurs d’entre-elles sont proches.
Amicalement
Joelle37
Supers articles, cela mériterait une édition papier pour pouvoir consulter facilement toutes ces explications très complètes ! Bravo pour ce magnifique travail de recherche….que je vais relire!
Chantal
Merci merci….
Quel travail cela a dû te demander ! Le résultat est génial : bien documenté tout en restant très accessible . Je vais relire tout ça avec soin.
Vraiment merci merci.
FenotteDany
Quel travai !!!
Merci de nous l’offrir ainsi.
Je vais relir demain,
MERCI,MERCI
Stevens
Génial ! Tes 2 articles me font découvrir le patch en dehors de mon horizon. Quelle découverte !j’aime beaucoup le tissage navajo. Les formes et leur couleurs me parlent. Je vais creuser en ce sens, pourquoi pas essayer de me mettre au tissage .Merci Nadège.
Jacqueline
T’es lectrices et admiratrices ont déjà tout dit. Je ne peux qu’ applaudir et t’encourager à nous faire partager ton addiction et passion pour cet art..je vais pour ma part imprimer et relier cet article dans 1 lutin. MERCIet au prochain..ps: j’aime aussi tes articles commentés sur divers livres en français ou anglais..
launisa
Merci pour cet article et de partager les recherches que tu as faites . La diversité des techniques est impressionnante. Je testerais bien le boutis. Bonne journée
Certhiane
Merci beaucoup pour ce magnifique article si complet. C’est un vrai plaisir de découvrir tous ces styles et techniques !