carrefour européen du patchwork 2022

Carrefour Européen du Patchwork 2022

Connais-tu le Carrefour Européen du Patchwork ? C’est un peu la Mecque des quilteuses. Toutes se sont dit une fois : “Un jour, j’irais bien au Carrefour Européen du Patchwork”. C’est l’événement incontournable pour découvrir des ouvrages extraordinaires, et se mettre à jour des dernières tendances. 

J’ai eu le plaisir de faire le voyage pour cette édition du carrefour européen du patchwork 2022, et j’ai apprécié découvrir une édition, où les stigmates du COVID n’étaient plus qu’un lointain souvenir. 

Si tu ne connais pas cette manifestation européenne d’envergure internationale, ou que tu as envie de découvrir mes coups de cœur 2022, suis le guide !

carrefour européen du patchwork 2022

Une manifestation européenne de patchwork de grande envergure

Le carrefour Européen du Patchwork est une manifestation, qui se tient en Alsace chaque année pendant la semaine du 15 septembre. Du jeudi au dimanche inclus, les aficionados du patchwork du monde entier se retrouvent pour découvrir de très nombreuses expositions réparties sur quatre villages du Val d’Argent : Sainte Marie aux Mines, Sainte Croix aux Mines, Lièpvre et Rombach le Franc. 

Le Carrefour Européen du Patchwork a été créé en 1993 par  l’Association Française d’Histoire Anabaptiste et Mennonite, pour célébrer à l’époque le 300è anniversaire de l’organisation. Elle rencontre alors un succès tel que l’aventure se poursuit jusqu’à nos jours, pour notre plus grand plaisir ! 2023 annoncerait donc les 30 ans du Carrefour, mais en relisant le programme de cette année, 2022 était la 27è édition. Il nous faudra donc attendre 2025 pour fêter les 30 ans !

Une position centrale en Europe au coeur du berceau textile

Jusqu’à ma première venue au Carrefour en 2016, je n’avais aucune idée de l’existence de Val d’Argent. Les quatre villages accueillant la manifestation font partie de la belle vallée du Val d’Argent, dont l’histoire est fortement marquée par l’industrie minière et textile. Ces deux industries ont laissé malheureusement les stigmates du déclin de la révolution industrielle, et cela me fait toujours mal au cœur de visiter ces villages qui n’ont pas pu ou n’ont pas su se relever de ces crises terribles et faire souffler un vent de nouveauté et d’innovation dans leur économie locale. 

Pour en savoir plus sur l’histoire de ce val d’argent, je te conseille le site patrimoine du Val d’Argent. On peut y télécharger gratuitement des plaquettes sur l’histoire minière, textile et de nombreuses autres thématiques sur cette magnifique vallée. 

https://patrimoine.valdargent.com/index.php/a-telecharger/plaquettes 

Il n’empêche que la visite est très agréable, car ces villages ont hérité de très belles bâtisses, un théâtre, des maisons de maîtres, à l’architecture et au caractère bien spécifique. 

Situé à une heure environ en voiture, au sud-ouest de Strasbourg, cela en fait un élément central en Europe, permettant d’y accéder facilement. Néanmoins, il vaut mieux prévoir une voiture, ou en bus comme le font de nombreux clubs de patchwork. 

Une manifestation éclectique et accessible à tous

Une fois sur place, des navettes gratuites sont mises à disposition pour visiter les expositions d’un village à l’autre sans avoir à utiliser son propre véhicule. Lors des fortes affluences, c’est un atout indéniable !

Cette manifestation annuelle est l’occasion de découvrir des talents du monde entier. C’est une véritable fête et un vrai feu d’artifice pour nos yeux et notre inspiration ! Chaque année, la direction du Carrefour Européen du Patchwork choisit un thème qui servira de fil conducteur à travers les villages. Cette année, ce sont les pays hispanophones qui ont été à l’honneur. Une édition très colorée !

Un espace commercial à craquer et des conférences à thèmes

Arriver à l'espace commercial du Ca

Enfin cerise sur le gâteau, le carrefour européen du patchwork, c’est aussi un espace commercial extraordinaire ! C’est l’occasion de faire ses emplettes. Un vrai centre commercial de patchwork, avec des exposants de France, d’Allemagne, d’Angleterre…

Le plus dur, c’est de savoir quoi acheter. Dans ces cas-là, il vaut mieux prévoir ce dont on pourrait avoir besoin à l’avenir, ou alors craquer sur un vrai coup de cœur, mais alors, attention à la carte bleue !

Pour parfaire encore plus cette manifestation très complète, il y a la possibilité d’assister à des conférences, par certains exposants, sur des thématiques bien précises, sur la culture Amish, le machine quilting,…

Les quilteuses les plus passionnées pourront s’inscrire à des stages sur place à la demi-journée ou à la journée, avec les artistes sur place. Les places sont très prisées, il vaut mieux prévoir cela longtemps à l’avance ! Un très bon moyen d’apprendre le patchwork avec les pointures de la thématique !

La dernière chose à savoir, c’est que le carrefour européen du patchwork organise, à la suite de cette semaine, un séminaire de quatre jours avec une artiste textile, sur un thème bien défini. J’ai eu la chance de suivre en 2016  le séminaire avec Ann Johnston sur la technique de l’appliqué à bord franc, c’est juste magique ! Imagine, une semaine entière de 9h à 17h, rien qu’à faire du patchwork…Le rêve !!!

Cette année, ce n’est pas un, mais deux séminaires qui étaient organisés. Pour en savoir plus : 

https://www.patchwork-europe.eu/seminaire-2022-2.php

Un concours sur le thème des contes et légendes

Le carrefour européen du patchwork organise chaque année un concours sur un thème donné lors de l’édition en cours. Cette année, le thème était Contes et Légendes. J’ai pu admirer de très beaux ouvrages. Une petite trentaine d’ouvrages sélectionnés font voyager les visiteurs à travers les légendes de nombreux pays. Certains sont très reconnaissables, d’autres font référence à des cultures que l’on connaît moins. 

A l’issue du concours, certains artistes sont récompensés. Huit prix sont décernés : 

  • le Grand Prix du Carrefour Européen du Patchwork, 
  • le prix Bernina France, 
  • le prix Grace Company, 
  • le prix éditions de Saxe, 
  • le prix France Pätchwork, 
  • le prix Quiltmania, 
  • le prix Aurifil, 
  • le prix Profi Patchwork

Voici une sélection de ceux qui m’ont marqué cette année.

Contes et Légendes Concours Carrefour Européen Du Patchwork 2022

Si le coeur t’en dit, tu peux déjà cogiter pour le concours de l’année prochaine : Tribus 

 

Voici le texte de présentation : 

Le concours international 2023 du Carrefour Européen du Patchwork mettra en scène les tribus. Ces communautés historiques ont forgé le continent américain du Nord au Sud et ont apporté une diversité incroyable à leurs descendants. Leurs mythes et traditions aussi fascinants qu’insolites ont traversé les époques et attirent la curiosité des sociologues, historiens, anthropologues et rêveurs du monde entier. Les indiens des Grandes Plaines de l’Ouest Américain, les Quechuas de l’hémisphère Sud, les Inuits d’Alaska et autres communautés indigènes ont bâti les notions de clan et de tribu que nous connaissons aujourd’hui autour de piliers comme la COMMUNAUTÉ et la FAMILLE. Ces cultures fortes et authentiques ont marqué leurs territoires et façonné l’artisanat local et modèlent l’imaginaire populaire de leurs motifs traditionnels et légendes. Tissez les liens qui unissent ces individus qui forment votre tribu ou qui évoquent les fascinantes cultures amérindiennes ! Inscriptions de Novembre 2022 à Mai 2023  

 

Contes et Légendes Concours Carrefour Européen Du Patchwork 2022
Contes et Légendes Concours Carrefour Européen Du Patchwork 2022
Contes et Légendes Concours Carrefour Européen Du Patchwork 2022
Contes et Légendes Concours Carrefour Européen Du Patchwork 2022
Contes et Légendes Concours Carrefour Européen Du Patchwork 2022
Contes et Légendes Concours Carrefour Européen Du Patchwork 2022
Contes et Légendes Concours Carrefour Européen Du Patchwork 2022
Contes et Légendes Concours Carrefour Européen Du Patchwork 2022

Mes coups de coeur des expos patchwork 2022

Regards sur le patchwork français ancien

Ce fut pour moi une véritable révélation. Depuis que j’ai découvert le patchwork, la seule histoire qu’on nous raconte, c’est que le patchwork est une tradition anglo-saxonne, entre la couture sur papier à l’anglaise et la variété des techniques avec les américaines. 

Or, il faut savoir qu’il existe bel et bien une tradition de patchwork en France. Monique ALPHAND, Marithé  MALFERIOL et Michel PERRIER sont trois collectionneurs français qui ont sillonné la France des brocantes à la recherche de petits trésors quiltés. Et il y en a  ! 

C’était vraiment très émouvant de découvrir des pièces quiltées, réalisées par des femmes pauvres, dans le pur esprit de récupération du patchwork. D’autres pièces quant à elles montrent déjà un esprit plus artistique, des ouvrages créés à partir de tissus de toile de Jouy, avec des assemblages d’hexagones à faire rougir les anglaises !

J’ai eu le plaisir de discuter avec deux des collectionneurs, et ce fut un vrai bonheur de découvrir les petites anecdotes de chine, comme un patch récupéré in extremis alors qu’il allait servir de couche dans la niche du chien !

Certaines pièces sont vraiment très anciennes, datant de la deuxième moitié du 19è siècle. Ce qu’il en ressort pour moi, c’est cette beauté fragile, imparfaite de ces ouvrages réalisés souvent pour des usages utilitaires, qui viennent à l’encontre de toutes ces beautés (trop ?) parfaites des pièces modernes. Certaines pièces brillaient également par leur modernité, et auraient très bien pu figurer dans un magazine Simply Vintage !

Quilt réalisé avec des bretelles d'hommes
Et elles sont rebrodées !
Une technique unique pour ne pas gâcher la Toile de Jouy
La m^me technique que les pompoms !
Les gabarits métalliques pour ces drôles de fleurettes

Couleur, séquences et improvisation de Carolina Oneto

Cette artiste est d’origine chilienne et vit maintenant en Argentine. J’ai déjà eu le plaisir de découvrir son travail lors du salon Pour l’Amour du Fil au printemps 2022. Ce qui caractérise le travail de Carolina, c’est son utilisation vibrante de la couleur, et la création de quilts aux formes souvent organiques. 

Les couleurs sont très marquées, la lumière jaillit de ses ouvrages, et les lignes simples et fluides donnent envie de s’y plonger. Carolina est une fervente adepte de la manifestation américaine le Quiltcon où elle adore apprendre et découvrir de nouvelles techniques. Elle continue de créer, pour notre plus grand plaisir, et il est même possible de suivre un cours en ligne avec elle.

https://carolinaoneto.com/

Carolina Oneto, couleurs et formes organiques au patchwork

La couleur, une obsession enchantée, de Cécilia Koppmann

Cécilia est l’un des mentors créatifs de Carolina Oneto. Lorsqu’on découvre son travail, on comprend mieux la démarche de Carolina sur la couleur. Avec un mentor comme Cécilia, on ne peut que développer ses talents autour de l’utilisation de la couleur !

Cecilia teint elle-même ses tissus, coton et soie, à la recherche de teintes et tons parfaits et adéquats qui pourront agrémenter ses œuvres. Le rendu est extraordinaire : vibrant, délicat dans le choix des tons de couleurs, et laisse passer beaucoup d’émotions. 

Son travail repose sur trois axes : la teinture, la coupe et la couture dans un esprit de transformation de la matière pour la magnifier. C’est réussi, car elle m’a fait vibrer !

https://www.ceciliakoppmann.com/

La passion du patchwork, de Kristel Salgarollo

C’est dans le cadre magnifique de la Villa Burrus à Sainte Croix aux Mines, que j’ai découvert le travail de Kristel Salgarollo. Ses ouvrages sont plus familiers aux lectrices des Editions de Saxe, car elle publie régulièrement de nouveaux modèles dans les revues depuis plusieurs années. 

Ses ouvrages sont délicats dans le choix des couleurs, du rose ancien, des tons clairs, des rouges classiques et des bleus profonds…Sa technique est impeccable, avec des piécés magnifiques, des log cabins dans des losanges, des compas parfaits et tant d’autres choses encore ! 

J’ai pu admirer de très grandes pièces accrochées au mur, mais aussi des mini-quilts, des coussins aussi, qui m’ont donné envie de peupler mon intérieur…Une très grande dame du patchwork, dont les pièces traditionnelles nous touchent aussi par leur modernité. 

Crazy Cabin, de Blanche Vandebroeke

Le travail de Blanche Vandebroeke est vraiment remarquable. La composition de ses quilts est très classique : on retrouve les vols d’oies, les compas, les paniers, les ronds appliqués, les blocs baratte, … Au premier abord, on peut se dire qu’il n’y a rien d’extraordinaire. 

Les piécés, tout comme les appliqués sont très beaux, réalisés avec beaucoup de minutie. 

En y regardant de plus près, ce qui attire le regard ensuite, c’est l’utilisation de tissu batik, en mélange avec des tissus très traditionnels. 

Et la formule est très agréable ! J’ai toujours du mal à mélanger les batiks. Je suis souvent tentée de les utiliser uniquement entre eux. Mais il faut avouer que les combinaisons réalisées sont très harmonieuses, et donnent un souffle de modernité sur ses ouvrages. 

Certaines n’y verront aucune modernité, et effectivement c’est assez subtil. Mais cela apporte une douceur, une légèreté aux ouvrages de facture très classique, et c’est agréable. Elle utilise également des tissus moirés, de type soie sauvage, et ce brillant du tissu est étonnant, mais donne lui aussi une autre dimension. 

C’est l’expo coup de cœur que j’ai vue deux fois ! Lorsque le tour des expos est fait, je me garde un temps pour retourner sur l’exposition patch qui m’a le plus plu. Celle-ci avait lieu dans Rombach Le Franc, et en deuxième partie d’après-midi, il y avait beaucoup moins de monde, c’était parfait pour en profiter une deuxième fois !

Des tissus moirés apportent beaucoup de lumière
Des tissus batik avec des tissus unis pour une combinaison originale
J'aipme beaucoup le choix des tissus
Des tissus aborigènes avec des batiks

Quilts pleins d’appliqués, Histoires et Émotions, de Maria Vila

C’est mon deuxième coup de cœur de cette 27è édition du Carrefour ! Maria Vila possèdait une boutique de patch à Barcelone. Elle a déjà exposé plusieurs années au Carrefour Européen du Patchwork en 2017-2018.

Cette exposition est le fruit d’une formation réalisée avec ses élèves en 2021, pour leur apprendre le processus de création d’un patchwork, du début à la fin. Le résultat est un concentré de douceur, comme un instantané de la vie de chacun/e. 

Chaque quilt fourmille de très beaux appliqués comme une liste à la Prévert des choses qui comptent pour chaque quilteuse. Sur un thème choisi, Noël, Hygge, l’automne, la Scandinavie, l’Alsace…chaque ouvrage dégage beaucoup d’émotions, car on imagine bien que pour la personne qui a réalisé l’ouvrage, chaque détail a sa signification et son importance.

L’appliqué est parfait, pas un fil qui dépasse, des formes parfaites, c’est époustouflant ! En discutant avec Maria Vila, j’ai pu découvrir que ses appliqués étaient réalisés à la machine ! Nous avons pu échanger un peu sur les techniques qu’elle utilise et voici dans les grandes lignes comment elle opère. 

Tout d’abord, elle prépare ses motifs, ses formes avec la technique de l’appliquick, ces pinces spéciales pour faciliter la manipulation des pièces. Ensuite elle utilise un point de bourdon à la machine, et enfin le petit secret, final, c’est qu’elle utilise un fil transparent pour rendre les appliqués encore plus discrets et plus beaux ! Et le résultat est juste magnifique ! Évidemment, dit comme ça, ça a l’air très facile et j’ai bien conscience qu’il faudra de l’entraînement avant d’arriver à son niveau, mais j’ai eu très envie de persévérer dans mon apprentissage de cette technique !

https://puntdepatch.com/

appliquickpatchwork-faciel.com/wp

Carrefour Européen du Patchwork
Carrefour Européen patchwork Maria VIla
Maria Vila Patchwork Appliqué

Patchworks, une mosaïque du monde

Catherine Legrand est une collectionneuse de pièces textiles anciennes. Sa collection est vraiment très belle, et en parcourant son exposition, on fait le tour du monde ! Du japon au Bénin, de l’amérique centrale à la Hongrie, on découvre des pièces magnifiques, extrêmement ouvragées, très délicates, et parfois d’une étonnante modernité, comme ce quilt d’extrême orient, avec des vol d’oies miniatures, comme on en trouv de plus en plus chez les quilteuses américaines. 

Le fil conducteur de cette exposition, c’est de montrer, que de tout temps, aux quatre coins du monde, le patchwork et l’appliqué se sont développés comme de vrais savoir-faire. 

exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
détail appliqué patchwork - exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
bordure originale de patchwork - exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
détail appliqué patchwork exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
détail patchwork Ouzbékistan exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
Quel travail ! Les blocs miniatures sont à la mode, mais on n'a rien inventé!
exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
Vêtement d'apparat hongrois
Appliqué lainage pièce d'apparat Hongrie
détail pièce patchwork tenue apparat Hongrie
exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022
exposition patchwork, mosaïque du monde Carrefour Européen du Patchwork 2022

Le seul bémol de cette exposition a été l’étrange présentation des dates de chaque pièce de la collection, oscillant entre le XXè et le XXIè siècle. Lorsqu’on voit des pièces de Mongolie, qui manifestement datent plutôt du 19è que du 21è, c’est assez dérangeant. 

Après consultation auprès de Catherine Legrand, la date mentionnée sur les cartels correspondait à la date d’acquisition. Donc forcément, entre le 20è et le 21è. Mais où est l’intérêt sociologique et patrimonial de ce genre de notes ?

Cela n’enlève en rien la beauté de ces ouvrages, je te laisse les apprécier à ton tour. 

Portraits de roches et paysages de pierres sacrées

Denise Labadie Patchwork

Denise Labadie est une habituée du Carrefour du Patchwork, où elle a déjà exposé ses pièces il y a quelques années. Sa marque de fabrique : des patchworks figuratifs époustouflants avec des tissus teints par ses soins ! Son thème de prédilection, ce sont les vieilles pierres, des cairns de toute beauté inspirés des paysages celtiques de l’Irlande. Mégalithes, Amas rocheux, vieux monastères en ruines…

Denise Labadie Carrefour Européen du Patchwork 2022
Denise Labadie Patchwork

Sa connaissance de la couleur, ainsi que la gestion des ombres et des lumières donnent beaucoup de profondeur à ses œuvres. Elles sont très belles à admirer. Il émane une certaine quiétude, une certaine tranquillité d’esprit, lorsqu’on se poste pour les regarder tranquillement. 

Zoom sur les techniques de patchwork

Quelles sont les techniques les plus utilisées sur les ouvrages exposés ? Quelles sont les tendances ? 

l’apogée des appliqués à bords francs à la machine

C’est la grande mode des appliqués machine à bords francs. On les retrouve sur tous les ouvrages figuratifs généralement. C’est le cas pour des ouvrages modernes comme ceux de Carolina Oneto, mais pour toutes les représentations d’objets, de personnages de la vie courante, c’est LA technique. 

Les appliqués de Carolina sont discrets. Par contre  il se dégage une tendance photographique de l’appliqué, où pour représenter des ombres, des nuances,… les moindres pièces d’appliqués sont fixées, en plus du contour classique d’appliqué à bord franc, avec un quilting extrêmement dense. Et ce genre d’ouvrage est devenu très populaire. Certaines compositions sont harmonieuses, d’autres ne sont pas aussi heureuses, et j’ai pu rencontrer une certaine lassitude pour ce genre d’ouvrages. 

L’appliqué est un élément fort des compositions de patchwork. Malgré la technicité de cette technique à bords francs, j’apprécie nettement plus la prouesse technique du travail d’appliqué de Maria Vila pour ses quilts remplis d’émotions et utilisant des matériaux innovants au service de son art. 

Contes et Légendes Concours Carrefour Européen Du Patchwork 2022

Le tissage de bandes

C’est la technique qui m’a marquée cette année. On a pu en voir dans différentes expositions. La plus remarquable est celle utilisée par Peter Hayward. Il combine l’utilisation de bandes entrelacées, teintes et ensuite thermocollées pour former des motifs inspirés du peintre Vasarely. 

Le résultat est juste époustouflant, et on devine, derrière le rendu final, un sacré travail de combinaison des couleurs et de placement de celles-ci ! 

Le piécé, un très grand classique

C’est un grand classique ! Que serait le patchwork sans ces ouvrages extraordinaires, piécés, main ou machine ? On ressent l’amour du patchwork, l’amour des tissus, et des combinaisons de motifs,  derrière le travail colossal réalisé. 

Certaines combinaisons de tissus, étonnantes, comme celles de Blandine Vandebroeke, nous questionnent justement sur ce rapport aux tissus. Faut-il garder les types de tissus ensemble, les classiques, avec les classiques, les modernes avec les modernes, les batiks seuls ? Ou peut-on explorer ces différentes combinaisons, sans risquer la faute de goût ? 

La réponse à mon sens est positive, oui, mixons ! Car c’est de l’expérimentation et de la recherche à sortir des sentiers battus que naîtront des œuvres originales. C’est ce que j’ai pu réaliser lorsque j’ai réalisé mon modèle Ondine, un mélange entre des tissus modernes et de la Toile de Jouy noire et blanche.

l’utilisation poussée de la couleur

La maîtrise de la couleur a toujours été fondamentale dans l’art. Elle l’est toujours d’ailleurs, et c’est ce qui peut impressionner débutantes, et même les plus aguerries. Ce qui, il y a quelques années ou quelques décennies aurait pû être considéré comme une faute de goût, est complètement remis en cause. 

Les artistes textiles le comprennent de plus en plus, et leurs œuvres laissent transparaître leurs expérimentations. Elles réussissent à jouer avec la lumière, l’ombre, l’éclat de certains tissus pour apporter une dimension beaucoup plus profonde, beaucoup vibrante. Cela a une vertu complètement thérapeuique, car on ne peut rester indifférent devant des ouvrages de Cécile Koppmann, Carolina Oneto, ou Blandine Vandebroeke avec ses batiks, qui donnent une impression de “fondu” de la masse de blocs piécés vers la bande extérieure. 

Carrefour Européen du Patchwork : Un grand cru 2022 !

Vous l’aurez compris, j’ai tout particulièrement apprécié cette édition 2022. On a pu vivre ce carrefour dans des conditions identiques à celles d’avant le COVID, et c’était vraiment plaisant !

J’ai pu découvrir des artistes du monde entier, et apprécier leurs réalisations grâce aux espaces expos de grande qualité. Plusieurs d’entre elles ont lieu dans des églises. La première fois cela peut sembler étrange, mais la combinaison des deux est agréable. 

Bien sûr, on ne peut pas tout aimer. Certaines expositions me touchaient moins que d’autres. Mais ce fut vraiment une très belle édition. 

Je me suis posée quelques questions sur l’organisation de deux expositions. 

Cela concerne en premier lieu l’exposition collective d’artistes italiens, qui ont souhaité interpréter en quilts les thèmes de la Divine Comédie de Dante. C’est un projet ambitieux, mais qui nécessite à mon sens de donner des clés de compréhension et un cadre de référence aux visiteurs. Car en effet, qui connaît les idées clés, les fondements de cette œuvre ? En Italie, il est certain que ce texte est étudié, comme on lit Molière au collège; Mais en France ? Il a manqué des panneaux explicatifs en français pour mettre en parallèle le texte de Dante et les quilts réalisés. Je suis donc passée rapidement sur cette expo, car je ne comprenais pas le fond. 

Le second bémol concerne les expositions des artistes espagnols exposés à l’espace des Tisserands. Les années précédentes, chaque exposition était accompagnée d’un panneau en français, anglais et allemand expliquant la démarche artistique de chacun. Or, cette année, ces panneaux étaient uniquement rédigés en espagnol. Cela limite également la compréhension et n’incite guère à s’attarder ! Quel dommage…

Je ressors néanmoins ravie de ce Carrefour du Patch, avec des étoiles plein les yeux, et des inspirations pour de futurs projets. J’ai très envie de tester la Mola (appliqué inversé), l’appliqué machine à la Maria Vila, de renforcer mes connaissances sur le travail de la couleur, et poursuivre des projets de piécé classique, qu’il soit main ou machine; Autant dire que j’ai de l’occupation pour plus d’une année !

Dis-moi en commentaire si tu as déjà eu l’occasion d’aller à ce Carrefour et ce que tu en as pensé. Quel est ton artiste préféré dans ce que j’ai pu te montrer , Raconte-moi tout !

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25 commentaires

  • Nadège-Filencage

    Bonjour Nadège,
    Merci pour ce reportage extrêmement complet. J’ai presque l’impression de t’entendre avec cette passion que tu mets également dans tes vidéos.
    je ne suis jamais allée voir cette exposition. Prendre des journées de congés et la logistique est un pleu complexe. Mais depuis 2 ans, nous avons un camping-car (avant juste caravane) donc là, d’autres horizons s’ouvrent à nous. Encore faut-il convaincre Monsieur ;))
    Dans tout ce que tu nous racontes, une artiste m’a vraiment interpellé c’est Denis Labadie. La réalisation photographique est impressionnante, et en lisant j’apprends qu’elle teinte ses tissus. C’est un travail de fond impressionnant et une maitrise technique absolument incroyable.
    Bien sur le quilt de Maria Vila sur les contes et légendes m’interpelle pas une technicité incroyable pour avoir ce rendu réaliste comme un tableau peint. Mais ce sont les modèles, certes classique, avec les appliqués comme celui sur le thème de la scandinavie ou encore la maison(My home in the mountain), et Noël qui sont plus dans mes objectifs.
    Je suis également pour le mixte des tissus, comme le démontre Blanche Vandebroek.
    Et les log cabin de Kristel Salgurollo me donnent bien envie également de refaire certains de mes coussins et plaids pour m’y blottir.
    Encore merci pour ton travail de reportage extrêmement complet et qui m’apprennent beaucoup de choses.
    A relire pour bien s’en imprégner.
    A bientôt.

    • Nadège Fily

      Merci Nadège ! Oui, j’ai pris également des congés pour aller en escapade en Alsace ! Cela demande en effet de la logistique et de l’organisation, mais cela vaut le coup ! On rencontre dans les expositions des femmes avec leurs maris, et certains se prennent au plaisir de la découverte et prennent les photos ! La région est tellement riche également, qu’il y a de quoi contenter tout le monde !

  • Hélène

    Bonjour Nadège
    Un grand merci pour ce reportage. Le texte est intéressant et les photos magnifiques. Cela donne vraiment envie. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller à Ste Marie et j’espère pouvoir le faire l’année prochaine.
    Je pratique le patch depuis plusieurs années en loisir. J’ai commencé à la main et j’utilise de plus en plus la machine avec un réel plaisir. Quand tu travailles et que tu n’as que peu de temps libre, cest chouette de voir les quilts avancer. J’ai les outils Apliquick et c’est vraiment simple et efficace. Pour le moment, je n’ai fait les coutures qu’à la machine avec le fil transparent et je trouve le rendu assez sympa.
    Je te félicite également pour tes vidéos, qui m’en apprennent toujours un peu plus.
    Encore merci,
    Hélène

  • Monique D

    Bonjour Nadèle,
    Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus de tes nouvelles mais il faut dire que mon ordinateur me joue souvent des tours, par ex. je ne reçois plus de “News Letters) de plusieurs blogs auxquels je suis cependant inscrite depuis des années… Je n’essaie pas de comprendre et mon informaticien ne m’apporte pas la réponse que j’attends.
    Merci pour ton magnifique reportage qui m’a permis de voir l’évolution du patchwork.
    Il y a plusieurs années, je me suis rendue à SMM. J’y ai pris beaucoup de plaisir à visiter les expositions mais aussi les alentours et des musées.
    Je n’y retourne pas car pour moi c’est un voyage un peu long et de plus j’avoue ne pas être une adepte de grandes manifestations même si je rate beaucoup de choses.
    Je suis encore très traditionnelle dans mes patchworks, de ce fait j’aime beaucoup Kristel Salgarollo que j’ai d’ailleurs eu l’occasion de rencontrer à plusieurs reprises lorsqu’elle avait sa boutique en Belgique et dont j’ai plusieurs ouvrages.
    Amicalement
    Monique D

    • Nadège Fily

      Merci Monique ! Le salon de patchwork est aussi l’occasion pour moi de découvrir chaque fois un peu plus la région, que j’aime beaucoup. Cette année, j’ai pu découvrir Strasbourg ! Une bien belle ville !

  • marijo.m

    Bonsoir Nadège,
    Tout d’abord, un grand merci pour ce magnifique reportage. Je ne suis jamais allée à cette manifestation et je le regrette bien en voyant ces beaux ouvrages que tu as si bien photographiés. J’ai beaucoup aimé les quilts de Blanche Vandebroeke, notamment le “log cabin” ainsi que celui mélangeant les tissus batik avec les tissus aborigènes, c’est magnifique. J’aime bien aussi ceux de Kristel Salgarollo. Merci également d’avoir fait un article sur le patchwork français ancien, il est vrai que l’on n’en parle jamais et c’est bien dommage car notre culture est complètement dominé par les anglo-saxons et cela dans beaucoup de domaines. Je te souhaite une bonne soirée. Amicalement.

    • Nadège Fily

      Merci Marijo, c’est vrai que c’est une très belle exposition. C’est intense de tout voir sur deux jours, car il y a vraiment beaucoup à voir. Mais dans tous les cas, cela donne de la motivation et de l’inspiration !

  • Marivero

    Oh merci merci pour ce beau reportage!J’ai l’impression que c’était “un bon cru”, cette année. Et quelle chance d’avoir rencontré Monique Alphand. Je l’ai connue d’abord par les tissus d’indienne, qui sont une passion, et c’est un vrai puits de science. Et elle a des collections FABULEUSES (notamment le patch de bretelles quej’ai eu la chance de voir en détail) (que de bons souvenirs!)
    Plein de belles choses, de mondernité étonnante et de classiques délicieux…. et la partie historique est toujours passionnante
    Tout ça me donne bien envie de retourner au Carrefour…. mais il est vrai que cela necessite une logistique pointue, couchage, route etc… et j’ai des souvenirs d’avoir eu très froid ….ce que c’est que d’habiter le sud;)

    • Nadège Fily

      C’est toujours un moment d’émerveillement, et je reviens avec des étoiles plein les yeux ! Je suis d’accord, cela demande toutefois une bonne logistique, et ce n’est jamais de tout repos !

  • Catherine [35]

    Un grand merci Nadège pour nous avoir trouvé une petite place dans ta valise ! Tu m’as fait voyager et ta passion enthousiaste me permet de découvrir tellement de choses. Tes photos sont très belles et j’apprécie énormément les zooms sur des détails qui sont, à mon petit niveau de connaissances, tout bonnement incroyables ! Merci beaucoup pour ce partage.
    Catherine

    • Nadège Fily

      C’est avec plaisir Catherine ! Les visiteurs autour de moi ont dû me trouver insupportable, car je n’arrêtais pas de faire des aller-retours devant les oeuvres : vue de très près, prise de recul pour mieux appréhender le travail dans sa globalité; Une vraie enquiquineuse ! 😉 Ce genre d’expos permet d’apprendre beaucoup je trouve. On découvre le niveau d’exigence des artistes, que tous les ouvrages sont loin d’être parfait, et c’est ok. Le travail des couleurs, les compositions…Vraiment très enrichissant ! Je te souhaite de pouvoir y aller un jour. C’est un voyage à prévoir un an à l’avance, car les hébergements sont pris d’assaut d’une année sur l’autre.

  • Sylviane

    Bonjour Nadège…un grand MERCI pour ton reportage…une mine d’informations.. Je ne suis jamais allée la bas. Mais je garde cette envie, car après t’avoir lu, j’ai appris un tas de choses importantes en plus de tout ce partage magnifique que tu nous offres. Ça fait 3 fois que relis ton article….et peut être une 4eme, pour m’imprégner de cette aventure. Comme toi, je ne suis pas sensible à certaines démonstrations ..mais il est toujours intéressant d’apprendre des autres. Encore un très grand MERCI Nadège, profite bien de ce que ce voyage t’a apporté, régale toi. Biz

  • Sylviane

    En te relisant…une 4eme fois…c’est un tel plaisir ce reportage… ….certains ouvrages comme le kimono et le bel habis suivant …me font penser à cette exposition d’œuvres réalisées par les indiens, que j’ai eu la chance de découvrir…si tu vas un jour au Canada…ne manque surtout pas le musée du monde…c’est extraordinaire…on y passe des heures sans même se rendre compte que le temps passe….c’est immense et magnifique….j’y retournerais bien!

  • Mariazalée

    Merci Nadège pour ce superbe reportage! Photos et textes remplis d’informations et de ta passion!
    A l’Aiguille en fête ce printemps, des quilts anciens français étaient aussi exposés, c’était très touchant, même un ouvrage avec des éléments de la Suisse, ce qui m’a permis de discuter avec le collectionneur! Le travail des couleurs de Carolina Oneto paraît exceptionnel! Et les pièces collectionnées par Catherine Legrand emmènent en voyage, c’est sûr! J’ai un de ses livres que j’apprécie énormément. Un petit mot sur l’appliquick: quand les pièces à appliquer sont très petites, à la mode japonaise, c’est très pratique!
    Bref, tu me donnes vraiment envie de retourner à Ste-Marie, peut-être l’an prochain! Bonne continuation! Marie-Cécile

    • Nadège Fily

      Bonjour Marie Cécile,
      Oui, c’était un vrai plaisir de parcourir les expositions cette année. Plus de contrainte du masque, du pass sanitaire, les choses semblaient plus légères. Et le public était au rendez-vous, contrairement à l’année dernière.
      Je n’ai pas encore testé l’appliquick, mais j’ai vraiment très envie d’essayer. Le travail de Maria Vila de Punt de patch, m’a v raiment époustouflé par la beauté de ses appliqués. Peut-être aurons nous le plaisir de nous retrouver l’année prochaine ! A bientôt, Nadège

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