5 Techniques de Plaquage des Coutures au Patchwork
Je vais être directe avec toi : personne n’en parle, et pourtant c’est important. Quoi donc ? Le plaquage des coutures au patchwork.
Je ne sais pas pour toi, mais parfois, je me sens un peu perdue avec toutes ces coutures. On t’a bien dit parfois dans les groupes de patch ou dans les forums, “Surtout, tu plaques les coutures toutes dans le même sens, vers le côté le plus foncé!” Ok, c’est noté ! Mais une fois devant ton ouvrage, c’est comme dans la vraie vie, tout n’est pas si simple !
Conclusion, tu te retrouves avec un vrai champ de bataille à l’arrière, des coutures dans tous les sens, ou alors, des bosses, des décalages, des plis…bref, t’es perdue.
Et personne pour répondre clairement à tes questionnements. Comme souvent, tu te retrouves avec des avis contradictoires, n’est-ce-pas ?
Alors je ne vais pas révolutionner ta vie avec une règle simple et imparable sur le plaquage des coutures, mais il existe plusieurs façons de procéder qui pourront t’aider à choisir dans une bonne majorité des cas.
Ce que tu trouveras dans cet article :
ToggleBien plaquer les coutures pour mieux préparer le matelassage
Mais avant de démarrer, tu te poses peut-être une question de base :
Pourquoi est-ce si important de connaître les principes de bases de plaquage des marges de couture de tes blocs et de tes ouvrages ?
Il y a plusieurs raisons à cela. J’en vois deux essentielles.
La première raison pour laquelle il faut prendre soin de ses marges de couture, c’est que bien plaquer ses marges contribue à avoir des résultats de couture nets.
Que ce soit pour un bloc simple, comme le nine patch, ou un bloc plus complexe, comme une étoile à huit branches, où toutes les marges convergent vers le centre, c’est important de les mettre dans le bon sens. Ton travail final en sera récompensé.
La seconde raison est toute aussi importante. Faire les bons choix pour bien ranger ses marges de couture, cela te prépare à un matelassage beaucoup plus serein.
Pourquoi ?
Imagine-toi en train de quilter, que ce soit à la main, ou à la machine. Tu ne t’es pas occupée de tes marges jusqu’ici, tu as réalisé ton sandwich, et tu as démarré le matelassage.
Lorsque tu arrives à un endroit avec des marges de couture, si tu ne les as pas préparées, tu auras des épaisseurs de tissus difficiles à traverser, à l’aiguille à la main ou à la machine, au risque même de casser cette dernière.
Cela risque aussi de dévier l’aiguille à coudre, et ton motif de quilting ne sera pas aussi précis que celui que tu avais dessiné au départ.
Tu vois donc que cette étape du plaquage des coutures prend toute son importance. Et c’est ce que nous allons voir maintenant.
5 techniques de plaquage de couture que toute quilteuse doit connaître
Technique n°1 : Alterner le sens des coutures
La première technique de base, c’est d’alterner le sens de plaquage des coutures. Si on laisse les marges de coutures comme elles se présentent, la multitude de petites pièces de tissus va engendrer plusieurs épaisseurs entre elles. C’est ce que nous avons vu plus haut.
Alors comment faire concrètement ?
Comprendre le montage d’un top de patchwork pour décider le sens des marges de couture.
Avant d’entrer plus dans les détails, il y a une chose que tu dois savoir. La construction d’un top de patchwork obéit à une règle simple : lorsque tu montes ton top, tu as à ta disposition plusieurs blocs. Soit le même bloc, répété un certain nombre de fois, soit plusieurs types de blocs.
Et pour avoir un top complet, tu vas assembler tes blocs ensemble. Le principe de base est de les assembler par rangées pour construire le motif final, ou le top final. Cela simplifie le montage, et permet d’éviter dans la grande majorité des cas des coutures complexes, de type coutures partielles ou coutures en Y.
Lien vers article : Bloc de patchwork
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Le principe de base : alterner le sens des coutures d’une rangée à l’autre.
Prenons comme exemple la création d’un bloc nine patch. Le bloc Nine patch est composé de 9 carrés. Et ces carrés sont organisés en trois rangées. Pour coudre ce nine patch, nous allons coudre les carrés par rangées. Nous avons donc trois groupes de carrés cousus ensemble.
Si on assemble telles quelles les 3 rangées les unes au-dessus des autres, ça risque d’être compliqué.
A l’aide de ton fer à repasser, on va donc plaquer les coutures de chaque rangée de sorte que lorsque nous allons mettre deux rangées de carrés endroit contre endroit pour les coudre, les marges de couture se retrouverons tête-bêche.
Donc dans l’exemple de mon nine patch, je vais décider de plaquer les marges de la première rangée vers la droite, puis les marges de la deuxième rangée vers la gauche, puis les marges de la troisième rangée vers la droite, comme la première.
En positionnant les 2 premières rangées endroit contre endroit, les coutures viennent s’auto bloquer en leur centre. Et cette opération permet le croisement des coutures de manière impeccable. En plaçant une épingle à cet endroit, tu t’assures un croisement net lors de la couture.
Technique n° 2 : Les réserves de couture vers le tissu le plus foncé
La seconde technique connue des quilteuses, c’est de plaquer les marges de coutures vers le tissu le plus foncé.
Pourquoi est-ce si important de placer les marges vers le tissu foncé ?
Lorsque tu crées un bloc avec des tissus contrastés, dont l’un est très clair, il est possible que les marges que tu auras placées vers le tissu clair apparaissent par transparence. Ce n’est pas forcément le cas avec tous les tissus clairs, cela va aussi dépendre du type de tissus utilisés.
Cela forme des ombres en arrière-plan de tes blocs clairs, et ce n’est pas toujours heureux. Je pense que cette technique est essentiellement valable lorsque tu réalises un quilt bicolore, dont un tissu clair.
J’ai du mal à envisager de combiner cette technique avec la précédente, ou d’autres techniques à suivre. Il arrivera forcément un moment où il y aura un “conflit” entre les marges de couture vers le tissu le plus foncé, et plaquer les marges dans un sens ou un autre.
Technique n°3 : Les réserves de couture vers le côté avec le moins de couture
Si tu réalises un ouvrage de patchwork avec des blocs relativement complexes, tu auras sans doute déjà remarqué que cela peut vite devenir la pagaille à l’arrière. Toutes ces marges de couture dans tous les sens ! Fichtre !
Dans ces cas-là, il est important de reprendre les bases de la construction des blocs. Tu te rappelles que l’assemblage des blocs se fait par rangées (dans la grande majorité des cas). En plaçant tes blocs côte à côte, prends soin de déterminer les blocs où les marges de couture sont les moins nombreuses.
Lorsqu’un bloc avec de nombreuses réserves de coutures jouxte un bloc avec moins de réserves de couture, alors le plus aisé est de plaquer vers le côté où il y a le moins de réserves.
Si tu crées ton propre ouvrage, cela peut-être un critère, parmi tant d’autres ! pour placer tes blocs et te faciliter la couture !
Technique n°4 : Le “petit moulin” au centre de plusieurs réserves de couture
C’est une technique que les quilteuses expérimentées aiment bien voir sur l’arrière des ouvrages. Ce n’est pas grand chose, et pourtant je trouve que c’est “so chic!” lorsque c’est fait !
Mais de quoi est-ce-que tu parles Nadège ?
Cette technique est valable dans la construction d’un bloc piécé, au croisement de plusieurs pièces droites. Prenons l’exemple du bloc moulin à vent. Tu vas pouvoir plaquer les marges de coutures toutes dans le même sens, dans le sens des aiguilles d’une montre.
En réalisant cette opération, au centre de ton bloc, toutes les marges se suivent, puisqu’elles vont toutes dans le même sens. Et le bout de chaque marge de couture peut être rouvert et plaqué au centre. Il se forme ainsi un mini fourpatch très délicat, qui contribue lui aussi à désépaissir un peu le centre de ton bloc et avec une convergence des coutures au top sur l’avant !
Quel est l’avantage de cette technique ?
C’est simple, rapide : Avec un coup de fer, on place toutes les marges de couture dans le même sens et le petit moulin central vient un peu comme la cerise sur le gâteau! En plus, il n’y a pas de perte de temps à essayer d’ouvrir les coutures ou à combiner le placement des marges…
Quel est l’inconvénient de cette technique ?
Si on pousse trop avec le fer à repasser sur le bloc ou les unités, on peut déformer le bloc. Plutôt que d’étirer le tissu, comme lorsqu’on repasse les chemises de monsieur ou la nappe du dimanche, pense plutôt à tapoter sur les réserves avec le fer, dans un mouvement vertical.
Technique n°5 : Ouvrir les coutures
La dernière technique est très utilisée par les quilteuses américaines. Elles préfèrent de loin ouvrir les coutures. Ca n’est pas du tout du goût de certaines, mais cela a un avantage certain : Cela règle toutes les questions précédentes. Je plaque dans quel sens, et si mon tissu est plus clair, ….
Quand on a un ouvrage avec de nombreux blocs, il arrive un moment où les réserves se retrouvent un peu en bazar avec toutes ces règles. On peut avoir des plis involontaires au milieu de la réserve, puisqu’on a plaqué dans un sens avec la rangée de blocs du haut, mais on peut se retrouver avec un conflit de coutures avec les rangées plus bas.
Je ne sais pas si cela t’est déjà arrivé, mais pour ma part, je me suis retrouvée plusieurs fois avec un pli entre deux marges de coutures, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus.
J’ai donc testé l’ouverture des coutures au fer. Et j’avoue avoir bien aimé. Cela simplifie grandement le processus. Pour assembler deux unités ensemble, pas besoin de se gratter la tête. Les coutures sont ouvertes de part et d’autre, on les assemble, les centres de chaque unité sont parfaitement alignés. C’est vraiment très pratique.
Quels sont les avantages d'ouvrir les coutures au patchwork ?
Pour les blocs de patchwork classiques, les plus couramment utilisés, cette technique facilite les choses. Je trouve que les coutures s’imbriquent très bien entre elles, et les blocs sont plus plats, car il y a moins de “micmac” à l’arrière des blocs.
Quels sont les inconvénients ?
Le premier, c’est qu’il peut être difficile d’ouvrir les coutures au fer. S’il faut répéter l’opération souvent lorsqu’on a de nombreux blocs à repasser (et c’est souvent le cas au patchwork!), tu peux vite être freinée dans ton élan.
Pour cela, je glisse un objet pointu au démarrage, comme la pointe de mes petits ciseaux, pour engager l’ouverture des tissus. Et là, ça avance. Mais c’est vrai qu’au début, il y a un coup à prendre.
Le deuxième inconvénient, je l’ai trouvé en réalisant un bloc un peu plus complexe. Certaines pièces s’imbriquent, mais pas de façon si intuitive. A l’arrière, il arrive que les marges de couture doivent être positionnées en décalage pour que la rencontre entre les deux pièces soit parfaite. Malheureusement, en ouvrant les coutures, cette opération devient encore moins intuitive. Je me suis faite déstabiliser ! Mais on en sort vivant !
Le troisième inconvénient, c’est que le bord des coutures a tendance à se défaire plus facilement. Un truc tout simple pour remédier à cela, c’est de réduire la longueur du point lorsqu’on démarre et lorsqu’on finit la ligne de couture.
Choisir la technique de plaquage des coutures adaptée à ses besoins.
Nous avons vu ensemble qu’il existe cinq techniques différentes pour placer les marges de couture à l’arrière de ton ouvrage. Elles ont toutes des avantages et des inconvénients, et elles peuvent servir dans différentes situations.
Il n’y a pas de technique parfaite, c’est à toi de tester, d’expérimenter pour voir ce qui te correspond le mieux. Peu importe ce que les autres disent, il n’y a pas de mauvaise ou de bonne méthode, pourvu que tu sois à l’aise avec celles-ci et que le rendu réponde à tes attentes.
Pas la peine de te mettre la pression, autant y aller progressivement. Si tu es débutante, ou au début de ta pratique, choisis une technique, celle qui t’intéresse le plus, celle qui t’attire le plus, en fonction de tes réalisations du moment, et lance toi !
Et si les choses ne fonctionnent pas comme tu le souhaites, ce n’est pas grave. Dis-toi qu’il y a de nombreux quilts avec des défauts, et qu’on n’en meurt pas ! Les défauts, les erreurs font partie du processus, ce sont de bons éléments, cela signifie que tu testes, et que tu progresses !
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4 commentaires
Marivero
Je suis ravie de lire qu’il est possible d’ouvrir ses coutures. C’est ainsi que je procède, car je patche et j’ai appris toute seule, avec mon expérience de couturière, et j’aime avoir des coutures bien plaquées et bien nettes. Hélas, toutes les fois où j’ai montré mes ouvrages en cours, j’ai toujours reçu des commentaires pour le moins négatifs sur ma technique et les résultats; il semble que les coutures ouvertes, c’est le mal. Bon. J’ y survivrai! 😉
Je suis très heuireuse d’avoir découvert votre site et je lis vos lettres avec grand plaisir!
Nadège Fily
Bonjour Marivero, et bienvenue sur Patchwork Facile ! Cette technique d’ouvrir les coutures est très courante chez les américaines. Mais c’est vrai qu’en France, ce genre de nouveauté ne fait pas l’unanimité, et certaines personnes peuvent se montrer intransigeantes.
Et comme je le dis en fin d’article, peu importe ce que les autres disent, il n’y a pas de bonne ou mauvaise méthode. Il y a juste la méthode qui vous convient le plus, pour un projet donné. Bienvenue dans le monde du patchwork et bonne continuation dans votre pratique ! A bientôt, Nadège
Cocopatch
un super bilan sur les coutures!! j’adore ton ilustration sur les plaquages!! Et oui, les plaquages doivent être fiats au mieux selon nos besoins!!!
GERARD Martine
Ouvrir les coutures oui quand on les fait à la machine.
Pour du piécé main, c’est moins joli et surtout moins solide que les rabattre d’un côté. C’est ce que faisait les quilteuses au 19ème siècle quaand il n’y avait pas de machines. C’est de là que vient cette technique.